• Martial (mon neveu)

    Riff en veut plus

    Tout juste éliminée de la Coupe d’Alsace, l’US Sarre-Union remet le couvert en championnat où elle espère se montrer plus gourmande à Aubervilliers. Martial Riff a encore de l’appétit.

    Martial (mon neveu)

    Lundi, les choses n’ont pas évolué comme il le souhaitait. Son équipe a été éliminée de la Coupe d’Alsace par le FC Kronenbourg, et lui avait dû enfiler les gants de gardien après un peu plus de 20 minutes et l’expulsion de Gilles Meyer. « J’ai devancé Omar (Hassidou) qui avait commencé le foot à ce poste, on avait besoin de lui offensivement. Je m’étais testé la semaine d’avant, que j’avais passée à Nancy, pour préparer mon BEF (Brevet d’entraîneur de football). Je voulais alors juste me ménager en pensant au match de Moulins. »

    « Montrer notre vraie valeur pour faire taire certains, terminer vers la cinquième place »

    Pris à contre-pied sur le penalty consécutif à l’expulsion de Gilles Meyer, il lui manquera quelques millimètres sur le ballon frappé par Djemaoun, celui de l’élimination.

    « Je ne voulais pas passer pour un clown, donc j’ai rempli mon rôle sérieusement. C’est dommage. Notre conscience et notre fierté ont étés prises à défaut. On a plus perdu ce match que notre adversaire ne l’a gagné. »

    Puis, Martial Riff rejette le manque de motivation évoqué. « J’étais motivé comme d’habitude. Sinon, j’aurais fait autre chose de mon Lundi de Pâques. Inconsciemment, on n’y était pas à cent pour cent. Un joueur de CFA, comme il a souvent fréquenté un centre de formation et raté parfois de très peu une carrière, pense plus à se faire voir en Coupe de France. La coupe régionale, il la joue pour son club, pour ses dirigeants. Alors, le football te fait payer ton manque d’engagement. »

    Il raconte aussi que le championnat « a coûté beaucoup d’énergie » ces derniers mois.

    « C’est lui qui nous nourrit, dans une division qui se rapproche du monde professionnel. Il a pris beaucoup de notre attention. Si je n’étais pas inquiet sur notre devenir, il a fallu le démontrer sur la pelouse. »

    Aujourd’hui, même si mathématiquement rien n’est acquis, le milieu de terrain récupérateur vise autre chose que le simple maintien. « S’il ne faut pas espérer la lune, et ne pas oublier que le club a le plus petit budget du CFA, j’aimerais faire mieux que la saison passée. Montrer notre vraie valeur pour faire taire certains. Terminer vers la cinquième place, gagner quatre de nos six dernières rencontres. »

    Parce qu’il va droit à l’essentiel sur le terrain comme avec ses mots, Martial Riff se dit toutefois frustré.

    « On prend trop de buts, et tout le monde est à montrer du doigt, pas une individualité. C’est le bloc équipe qui est responsable. En fait, le match de Coupe de France à Boulogne est le résumé de notre saison (5-4). On a été brillant pendant soixante-quinze minutes, on a été négligent un quart d’heure. Et on le paye très cher. On manque de constance, comme les cadres dont je fais partie n’ont pas assez bien intégré les nouveaux. La mayonnaise a mis du temps à prendre. »

    Malgré des maladresses d’enfant de chœur, il dit surtout « que l’état d’esprit a été remarquable », même au pire des moments.

    « C’est pour cela que je n’ai jamais été inquiet. Puis, partout, on dit qu’on pratique un football plaisant à voir. J’ai connu des clubs où les joueurs se marchaient dessus, même quand les résultats étaient bons. »

    Il place un petit mot sur Bruno Paterno, « un coach très à l’écoute », qui ne s’assiéra plus sur le banc de l’USSU la saison prochaine. « Je lui souhaite de rebondir dans un bon club. Il le mérite. »

    Quant à son propre avenir, il pose un point d’interrogation. Il souhaite toujours remplir son emploi du temps en s’occupant des gamins du FR Haguenau (les U8, mais aussi les U16 avec Christophe Schneider), tout en épaulant Alexis Bierry dans les classes foot des Missions Africaines.

    « J’aime bien transmettre, mais je n’aime pas ne m’investir que partiellement dans quelque chose. Les gamins ne te transmettent que du positif. Quand tu as un coup de mou, ils te rafraîchissent, te rappelant que ce n’est qu’un jeu. »

    « C’est la période

    où on se pose beaucoup

    de questions »

    Comme joueur, il est à la croisée des chemins, quelques semaines après avoir fêté ses 25 printemps, sans avoir encore l’âge de renoncer.

    « Je suis parti à douze ans de chez mes parents pour le football et il reste prioritaire, rappelle celui qui a été formé à Sochaux, avant de rebondir à Lille. Je ne veux pas m’arrêter, mais je ne peux pas aller à un niveau plus bas. »

    Il pense alors à un début de reconversion, du côté de Sarre-Union forcément, toujours en CFA, mais il est encore dans l’expectative.

    « C’est la période où on se pose beaucoup de questions, souffle-t-il avant de sourire. Si un club de National me réclame, je m’en poserais moins. »

    Mais pour l’heure, il est surtout question pour Martial Riff de bien terminer une chose commencée. Alors, demain sur la pelouse, son dos va se voûter, ses jambes mouliner et ses lèvres parfois s’animer. Il redeviendra joueur…

    « a vous tous !Simon (mon petit fils) »

  • Commentaires

    1
    Samedi 11 Avril 2015 à 08:33

    oh quand on a un champion dans la famille, forcément ça invite à mieux connaître le sujet, à s'y intéresser attentivement.

    C'est un vrai bonheur, et vraiment, ta famille a de quoi te réjouir et te combler. Ils sont bien à l'image que tu nous donnes de toi. Profondeur de sentiments, sincérité, vaillance, honnêteté, engagement.

    Je te fais de gros, gros bisous

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